EPISODE 23
*qui ne répond strictement à aucune question*
Cela faisait au moins deux heures que Beep cheminait, péniblement, vers la Confiturerie Spaghettiglotte. Le bâtiment n'en finissait pas de grandir à l'horizon, mais sa base était encore masquée par les collines récemment formées. Par moment s'ouvrait une faille étroite mais profonde, remplie à ras bord de cadavres d'état quelconque, à mi-chemin entre le liquide et le solide, et il répugnait à chaque fois à devoir plonger dedans pour pouvoir traverser. Mais cette fois il en était bien sûr, la Confiturerie se trouvait derrière cette énième colline. Encore cent mètres... une trentaine... allez, plus qu'une dizaine ! Quatre, trois... enfin en haut ! Est-ce que...
Alors qu'il n'avait seulement passé que sa tête, la moitié supérieure de la colline sur laquelle se trouvait Beep se désintégra, avant de pleuvoir sur les autres qui l'entouraient. Lorsque la fumée se dissipa à peu près, les artilleurs Crématoïdes poussèrent de hauts cris de joie ; le monstre hideux avait été détruit du premier coup ! Quelques groupes de soldats partirent en courant vers le point d'impact voir si il n'y avait pas quelques restes à sortir glorieusement pendant les repas de famille.
Bien leur en fut. Tous ceux qui étaient demeurés sur place furent bientôt dispersés par un déluge d'obus. Il est vrai que les Spaghettiglottes n'avaient jamais été reconnus pour leur finesse tactique. Les quelques survivants s'attelèrent consciencieusement à la tâche de venger leurs parents, fils, frères, soeurs, oncles, cousins, tantes et postiers en logeant succintement une roquette dans la tête de leurs agresseurs... Allez, une roquette pour papa, un missile pour maman...
Les deux troupes entrèrent en combat de mêlée. Amis ou ennemis, peu importe, ils ne pensaient qu'à se venger de la souffrance infligé à leurs camarades. Ligne par ligne, ils s'entretuèrent, avant que leurs artilleries respectives ne les depècent pour que la vague suivante avance sans encombre. C'est au plus fort de la bataille que les guerilleros poubelles chosirent de sortir de terre et de parasiter deux-trois personnes. Ils eurent bientôt de la lave jusqu'au menton, la boisson préférée des légions infernales. Ils s'écoulèrent ainsi jusqu'au lac, où ils purent fusionner avec encore bien d'autres amis. Ce fut alors qu'une averse d'os de Grazgül eut lieu juste au-dessus d'une source de lave, dans laquelle les chiens des enfers plongèrent sans plus réfléchir. Seul leur maître, le Grand Satan, n'avait pas suivi. Un essaim d'anges amazones fut alors invoqué par Lyri, mais Belzébuth, arrivant à la rescousse, fit appraître une théière d'où sortit un Génie dont Lucifer fit un tilleul qu'il leur balança. Des cendres qu'il restait, Adramelech fit une compagnie d'écureuils, mené par le tyrannique Bélial et son ardeur légendaire. Mais l'ange Gabriel, toujours là quand il le faut, sortit d'un buisson de rhododendrons en treillis, blouson, casque et lunettes kaki, prit la même mitrailleuse qu'il avait utilisé pour Marie, il y a longtemps, et fit un carton. Mais, succombant à l'appel de la forêt, il se rangea du côté des quatre-vingts quatre écureuils restants, car ses cheveux l'empêchaient de viser correctement, les pris sur son dos comme guides, jeta sa mitrailleuse, car c'était un objet de Dieu qui n'obéissait à l'un de ses représentants, sortit de ses ailes deux autres berettas, qui le suivaient depuis la campagne de Picardie, avant que l'Amazone ne lui assène un coup de pied dans le ventre qui fit planer l'ensemble des rongeurs. Comme des tartines, ils retombèrent tous sur la tête et furent assomés. Satan leur colla une baffe à chacun, avant de s'en prendre une de Saint-Michel, qui fut étêté par une armure qui passait par là, qui fut abattue par un tir de Cupidon, qui se fit tirer les cheveux par Gabriel, qui se prit un coup de balai du concierge de l'Eden, qui fut cogné par Eve, mordue par un serpent, bouffé par Adam, nounoursisé par Lyri, à qui Beep fit coucou, avant d'exploser une nouvelle fois mais avec compagnons à cause de la charge de C4 du Ecornochator, qui avait sauvé le monde de toute cette bande d'abrutis.